Les boues de dragage/curage
Définition
Les boues de curage (ou de dragage) sont le produit de l'entretien des canaux ou des chenaux estuariens ou portuaires.
On appelle dragage l'opération qui consiste à extraire les matériaux situés sur le fond d'un plan d'eau. L'objectif peut être de réaliser des travaux de génie portuaire (creusement de bassins ou de chenaux), d'entretenir les chenaux fluviaux ou maritimes empruntés par les navires lorsqu'ils ont été comblés par les sédiments, d'effectuer des opérations de remblaiement pour reconstituer les plages ou gagner des terres sur la mer ou d'extraire des granulats marins pour répondre aux besoins du secteur de la construction.
Les travaux de dragage sont réalisés par des navires et engins spécialisés dont les caractéristiques dépendent de la nature des travaux et de l'environnement dans lequel ils doivent être effectués : dragues hydrauliques ou dragues mécaniques, navires capables de manœuvrer ou simples pontons. Les matériaux extraits sont stockés à bord pour être transportés plus loin, placés dans des barges attenantes ou évacués par des canalisations. Selon ses caractéristiques la drague effectue son travail en étant statique ou en mouvement.
Les produits du dragage sont le plus souvent soit stockés à terre sur des terrains aménagés soit rejetés en mer (clapage), généralement à l'intérieur de périmètres définis. Les sédiments, lorsqu'ils sont extraits de zones concentrant des activités industrielles ou portuaires, peuvent être fortement pollués notamment par les métaux lourds. Pour ces raisons, ainsi que pour contrôler l'incidence du dragage sur l'environnement au sens large, l'activité de dragage est généralement contrôlée.
Types d'activités de dragage
Le mouvement de dragage consiste en l'excavation de sols ou d'alluvions sous l'eau (lacs, fleuves, rivières, watringues, canaux, estuaires, chenaux marins, etc.) Il peut être réalisé à partir de la berge, avec des engins de travaux classiques ou depuis un navire ou une barge spécialisée.
Évolution des boues de dragage
Les prélèvements et analyses
Il est important de prendre les échantillons dans les zones draguées avec des gestes statistiques et représentatifs à savoir le nombre de points de prélèvements significatif qui couvre toute la surface et la profondeur à draguer est nécessaire. Les échantillons de zones non homogènes ne doivent pas être mélangés. Les analyses doivent être prévues par secteur d'usage dans chaque bassin pour que l'on puisse situer géographiquement chaque polluant (même en profondeur en particulier dans les ports anciens).
Il faut veiller à ce que les flux ou quantités de polluants qui sont extrapolés, dans les dossiers, à partir des résultats d'analyses soient exprimés en poids (et non simplement en volume si l'on ne donne pas les concentrations)
Localisation et indication
Conformément à l'article L218-43 du Code de l'Environnement en reprenant l'interdiction d'immersion de déchets de la Convention de Londres (29/12/1972) avec les dérogations L218-44 pour les déblais de dragage et L214-1, -4 et -10 affirme la classification des déblais de dragage dans la catégorie déchets. La dérogation doit faire l'objet d'un permis.
Remarque : NB :
Ces articles sont à titre explicatif et ne sont pas applicable en ALGERIE.
Manipulation des matériaux
Méthodes de traitement
La transformation a pour objectif de minimiser ou de stabiliser la contamination dans un but de valorisation et de réduction du stockage de déchets ultimes.
- Prétraitement : déshydratation et séparation des différentes couches pour réduire le volume, contrôler les niveaux de contamination et orienter la suite en fonction aussi du type de produit.
- Traitement biologique : épandage ou compostage en veillant à l'étanchéité des installations - Traitement physico-chimique
- Traitement thermique : pose le problème de la consommation d'énergie
- Traitement par immobilisation (plateformes, décantation in situ, pour séchage) Plusieurs programmes de recherches techniques pour une classification et une valorisation des sous-produits sont en cours.
Les sédiments décontaminés (analyses obligatoires pour confirmer la décontamination) ne doivent pas être immergés en mer, même s'ils peuvent être reclassés « non contaminés » au regard de N1 et N2 fixés dans l'arrêté du 9/8/2006. Ils devront être valorisés dans une filière à terre. Si un retour en mer est envisagé, il faut demander une étude économique comparative avec une valorisation à terre. Il n'y a actuellement aucune reclassification juridique des sédiments traités.
Valorisations possibles
A noter que pour les sédiments commercialisables, les stations de traitement ou de transit doivent faire une déclaration (>15000m3) ou autorisation (>75000m3) au titre des rubriques 2517 et 2515 de la nomenclature des ICPE. A noter également que la commercialisation ne nécessite pas de procédure minière si l'extraction est limitée aux besoins des travaux.
Le Stockage
Le stockage est la dernière solution pour les sédiments qui ne peuvent être valorisés. Dans ce cas il y deux solutions réglementaires, l'Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux (ISDND) ou l'Installation de Stockage de Déchets Dangereux (ISDD).
Les sédiments peuvent contenir des polluants qui ne sont pas pris en compte dans les critères des ISDND (prévus normalement pour les déchets ménagers et assimilés). Donc il faut tester le critère H14 d'écotoxicité ou (principe de précaution) les envoyer en ISDD (prévu pour les déchets toxiques mais alors inerte et coût élevé...). Cependant les volumes de sédiments sont souvent importants au regard de la taille de ces centres.
Le stockage en centre collectif doit être réservé à ce qui est nécessaire. De nouveaux critères, spécifiques aux sédiments sont en attente au Ministère pour la classification en « dangereux » dans le cadre de la circulaire « dragage ».
Le clapage en mer
Afin d'avoir l'autorisation à évacuer en mer par dérogation, il faut avoir démontré dans un dossier de demande de permis qu'aucune autre solution n'était possible et que tout avait été mis en œuvre pour éviter la production et la contamination des sédiments. Sur le plan chimique et physique, les critères à prendre en compte sont énumérés par la Convention de Londres mais la détermination de la liste des substances toxiques et des niveaux critiques est renvoyée au plan national : c'est à ce stade que l'on introduit la notion de « peu dangereux » au regard de l'immersion.