La transposition didactique
Cette notion renvoie à l'analyse de la transformation des savoirs-savants et des savoirs sociaux en savoirs enseignés.
Les contenus des enseignements ne sont pas donnés ou offerts dans leur forme la plus achevée, la plus évoluée, mais bien adaptés en fonction de l'expérience du public-apprenant, de leur degré de développement intellectuel et moral, du niveau de connaissance atteint. Il existe alors une transposition didactique qui permet de rendre intelligibles les savoirs enseignés. Par exemple, dans un manuel, un découpage formel aboutit à des chapitres, des sujets de leçons qui se succèdent selon une logique et une progressivité déterminées. Bref, le savoir est transformé.
La notion de transposition didactique a été introduite par le sociologue Michel VERRET en 1975 dans son ouvrage « Le temps des études » ou il effectue une recherche qui dépasse l'école et les disciplines d'enseignement. Il s'intéressait à la façon dont toute action humaine qui vise la transmission de savoir est amenée à les apprêter, à les mettre en forme pour les rendre enseignables et susceptibles d'être enseignées.
Il rend compte des transformations que subit une notion issue de l'extérieur de la sphère didactique pour être transformée d'abord en un objet enseignable (sélection, programmation,etc.) puis en un objet enseigné (Présentation, explication, évaluation, etc.) et enfin éventuellement par extension en objet d'apprentissage.
Jean Pierre Cuq souligne ce point très important : ce concept de transposition pose pour les langues la question de la didactisation des savoirs savants issus des sciences du langage.